Jean-Baptiste Faure (1830–1914) est un célèbre compositeur et chanteur d’opéra français . Fervent collectionneur des impressionnistes, il acquiert de nombreuses œuvres d’Édouard Manet (67), Alfred Sisley (58), Camille Pissarro (37) et Monet (63). Dans le premier carnet de compte de Monet, une mention de Faure fait état d’une première vente en juin 1874 1, suivie d’une nouvelle acquisition de sept toiles en septembre, puis enfin deux autres toiles en novembre2. D’autres acquisitions régulières suivront notamment en septembre 1875, puis en 1886 et 1887. Dans une lettre adressée à Monet, le 22 mai 1886, Faure, alors qu’il est en pleine tournée de concerts en France, exprime son désir d’acquérir des œuvres de Monet : « Vous connaissez mon goût, mettez-moi de côté deux ou trois toiles de votre choix, dites-moi dans quelles conditions je puis en devenir propriétaire3. » Faure achète cinq tableaux de Monet qu’il paie 5 400 francs en 1886 et un tableau en janvier 1887 pour 1 000 francs. C’est dans sa villa d’Étretat, considérée par la critique comme une « galerie de l’art moderne », que le collectionneur expose sa collection d’exception. C’est là également qu’il reçoit Monet et sa famille en octobre 1885. Même si une lettre de Faure à Monet fait mention du refus de l’amateur d’accepter tout cadeau de l’artiste, on peut toutefois supposer qu’il reçut un ou plusieurs pastels en remerciement de son hospitalité4. La collection de Jean-Baptiste Faure comprend cinq pastels de la côte normande dont trois exécutés par Monet à Étretat lors de son séjour en 1885 - voir Étretat, l’Aiguille et la porte d’Aval, soleil couchant (cmxhps), Étretat, l’Aiguille et la porte d’Aval (cmoodj) et Étretat, la Manneporte à marée basse (cmfejs) - ainsi qu’une vue plus ancienne, Yport, les grottes (cm92nd) et Nuages sur la mer, c. 1868 .
Premier carnet de compte de Claude Monet, 1872-1877, Paris, musée Marmottan Monet, inv. 5160.2013.1, 4 tableaux : « 2 grandes Marines, le déjeuner, Pont Argenteuil » pour 4 000 francs. ↩︎
2 tableaux : « la femme à l’ombrelle et les oies » pour 1 200 francs. ↩︎
Vente Artcurial-Archives Claude Monet, collection M. et Mme Cornebois, Paris, hôtel Dassault, 13 décembre 2006. ↩︎
Jean-Baptiste Faure à Claude Monet, 22 mai 1886 : « Quant à la petite hospitalité que j’ai eu le grand plaisir de vous offrir à Étretat, je vous prie de n’en point parler car vous m’offenseriez sérieusement en m’offrant quoi que ce soit. », p. 65, lettre 104. Vente Artcurial-Archives Claude Monet, collection M. et Mme Cornebois, Paris, hôtel Dassault, 13 décembre 2006. ↩︎
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