Camille Léonie Doncieux (1847-1879), installée à Paris en tant que modèle, rencontre Monet, pour lequel elle pose dès 1865. Peu après, ils entament une relation et se marient en 1870. Camille donne naissance en 1867 à un premier fils, Jean, et en 1878 à un second fils, Michel. Camille est le modèle favori de Monet, qui la représente dans un grand nombre de ses toiles jusqu’à sa mort prématurée en 1879. Sur ce pastel, vraisemblablement exécuté en 1868, soit un an après la naissance de Jean, Camille, silencieuse, indifférente à la présence de l’artiste, est penchée sur son ouvrage de couture.
Monet reprend son pastel en exécutant une contre-épreuve . Celle-ci a récupéré un peu de poudre du fusain et du pastel du dessin original ; elle est donc plus claire et moins précise que ce dernier. La feuille de la contre-épreuve semble un peu plus large, mais les dimensions du motif sont bien identiques. Notons toutefois que la signature et la date, Cl. M. 1868, apposés sur le dessin original n’apparaissent pas sur la contre-épreuve.
Utilisé depuis le XVIIIe siècle, la contre-épreuve est un procédé qui consiste à passer sous une presse une œuvre originale au fusain, au pastel ou à la sanguine, contre une fine feuille humidifiée. Elle est donc un dessin inversé ou dessin miroir. Cette technique de reproduction, permet de fixer le dessin originel et d’obtenir des contours et couleurs estompés. La contre-épreuve peut être retravaillée par l’artiste qui peut ainsi décliner à partir d’un même modèle de nombreuses variantes. Contrairement à Edgar Degas ou Pierre-Auguste Renoir, Monet semble peu coutumier de ce procédé qu’il n’expérimente, semble-t-il, qu’à cette occasion.
Voir André Barbier (1883–1970) pour l’histoire du premier collectionneur.
Contenu