Dans L’Orée du bois, Monet s’est placé en contrebas d’un chemin raviné, parsemé d’ornières et de racines noueuses. À gauche du chemin, un haut talus herbu ferme la composition et projette son ombre sur le chemin. À droite, de hauts arbres bordent la voie et s’étagent vers le lointain, donnant toute sa profondeur au dessin. La perspective du chemin est renforcée par la scansion régulière des troncs verticaux. Ce pastel de jeunesse est proche par son sujet d’un dessin du carnet de 1857 qui représente une allée forestière à Gournay, village situé au nord-est du Havre (D84)1. Sur le plan stylistique, il se rapproche des peintures exécutées par Monet dans la forêt de Fontainebleau. On pense à Route en forêt de 1864 (W17) ou au Pavé de Chailly de 1865 . Ce type de composition se rencontre également dans certaines toiles peintes plus tardivement en Normandie, notamment l’Allée de sapins à Varengeville de 1882 qui reprend cette structure avec un chemin bordé de grands arbres.
Ce pastel a appartenu au docteur Paul Gachet (1828-1909), ami des impressionnistes, qui l’aura très probablement acquis directement auprès de Monet. À la mort du médecin, le dessin rejoint la collection de son fils Paul Gachet (1873-1962) qui s’en sépare en 1953.
Daniel Wildenstein, Claude Monet. Biographie et catalogue raisonné, t. V, New York, Wildenstein Institute, 1991, p. 74. ↩︎
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