Étretat fut l’un des territoires de prédilection de Monet. Entre 1883 et 1885, Monet y séjourne régulièrement, peignant près de quatre-vingt-dix toiles. En 1885, il peint les formations rocheuses telles que la porte d’Amont, la porte d’Aval et la Manneporte. Il produit plusieurs versions de cette dernière, vue sous différents angles, principalement à l’huile, mais également au pastel comme c’est le cas ici.
Dans Étretat, la Manneporte à marée basse, Monet représente à contre-jour la falaise baignée d’une lumière dorée de fin de journée. Il est sur la plage, au pied de la Manneporte ; la mer est basse dévoilant sur la grève plongée dans l’ombre, les plaques rocheuses et les piquets verticaux des anciennes pêcheries. Sous l’arche, la forme arrondie de la falaise du cap d’Antifer se dessine dans le lointain. Si Monet a peint plusieurs versions de ce motif ( , W832, W1035-1038, W1052-1053), l’angle choisi ne laisse jamais entrevoir le cap d’Antifer comme ici. Par ailleurs, dans les peintures, la mer est toujours haute et Monet ne peut donc se tenir sous l’arche .
Le baryton Jean-Baptiste Faure (1830-1914) est le premier propriétaire de ce pastel1. Fervent collectionneur des impressionnistes, il acquit de nombreuses peintures de Monet (63) et un ensemble de cinq pastels, parmi lesquels Étretat, la Manneporte à marée basse mais aussi Yport, les grottes (cm92nd) Nuages sur la mer (CMBAGU), Étretat, l’Aiguille et la porte d’Aval, soleil couchant et Étretat, l’Aiguille et la porte d’Aval (cmoodj).
Voir Jean-Baptiste Faure (1830–1914) pour l’histoire de la collection. ↩︎
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