À l’occasion d’un premier séjour à Pourville, en février 1882, Monet entreprend simultanément une série d’études depuis la plage en contrebas des falaises crayeuses. De juin à octobre, il retrouve Pourville où il loue la villa Juliette. Cette fois, les vues depuis les hauteurs des falaises font partie de ses sujets de prédilection. Monet peint la mer depuis les gorges herbues, très souvent depuis le chemin de la Cavée, appelé également le chemin creux. Dans ce feuillet aux accents romantiques, le chemin serpente entre deux butées recouvertes d’herbes et de quelques arbres dégarnis sur la gauche. Le gris du ciel, chargé de nuages bas, colore l’ensemble de la composition, depuis l’échappée sur la mer jusqu’à la terre des pâtures. Au même moment, Monet exécute plusieurs peintures de ce motif (W760-763). À l’instar de ce dessin, la figure humaine est rarement présente. Si parfois une petite silhouette apparaît, comme c’est le cas dans la toile intitulée Le Chemin creux ( ), la scène prend un aspect plus solaire et vivant. Ici, l’absence de présence humaine vient renforcer la nudité sauvage et ombrageuse de cette côte balayée par les vents et la pluie.
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