En 1869, après avoir quitté la Normandie, Monet, accompagné de Camille Doncieux et de leur fils Jean, s’installe à Bougival. Ily retrouve Pierre-Auguste Renoir (1841-1919) qui vit chez ses parents à Voisins, un hameau de la commune de Louveciennes. Les deux amis sillonnent les berges de la Seine et s’arrêtent à la Grenouillère pour peindre le site. Dans ce pastel, qui reprend ou préfigure en partie le motif du tableau La Seine à Bougival, le soir de 1869 , Monet s’arrête sur les berges de Croissy pour saisir les derniers reflets du soleil couchant sur les eaux du fleuve. Dans la peinture, le panorama est plus large et la construction plus élaborée ; Monet englobe les arches de l’aqueduc de Marly qui se dessinent nettement dans le lointain. Dans le pastel, qui semble être la seule réponse au tableau sur un autre support, l’artiste se place également sur la rive opposée du fleuve mais il réduit considérablement son champ visuel pour se focaliser sur le village. Monet structure sa composition en trois bandes parallèles qui correspondent à l’eau, la terre et le ciel. Alors que Bougival, avec ses quelques maisons à flanc de coteau, est plongé dans l’ombre et que le fleuve demeure immobile, Monet insuffle une puissante énergie solaire dans un ciel de fin de journée parsemé de nuages arrondis et lumineux.
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